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jeudi, 07 novembre 2013

Albert Camus, tu nous manques !

Ci-dessous un extrait du discours d'Albert Camus lors de la remise du prix Nobel. Il est d'une actualité brûlante et nombre de nos politiques se grandiraient à méditer à partir de ce texte.

Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus  grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. Héritière d’une histoire corrompue où se mêlent les révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd’hui tout détruire mais ne savent plus convaincre, où l’intelligence s’est abaissée jusqu’à se faire la servante de la haine et de l’oppression, cette  génération  a  dû,  en  elle-même  et  autour d’elle, restaurer à partir de ses seules négations un peu de ce qui fait la dignité de vivre et de mourir.

 

Devant un monde menacé de désintégration, où nos  grands  inquisiteurs  risquent  d’établir  pour toujours les royaumes de la mort, elle sait qu’elle devrait, dans une sorte de course folle contre la montre, restaurer entre les nations une paix qui ne soit pas celle de la servitude, réconcilier à nouveau  travail  et  culture,  et  refaire  avec  tous  les hommes  une  arche  d’alliance. … 

Je vous invite à lire le texte en entier Camus_Discours_de_Suede_1957.pdf et à l'écouter :