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vendredi, 04 avril 2014

Energitorial numéro 6 de Marc Théry

Ne pas baisser les bras : l’avenir nous oblige.

    Dans un contexte mondial d’affrontement des modèles et filières énergétiques et des intérêts économiques correspondants, particulièrement pesant en France, on peut se laisser aller à un certain découragement, tant ce combat peut sembler déséquilibré. Que peuvent des particuliers, même regroupés en associations, et éventuellement quelques collectivités locales, pour autant qu’elles s’engagent vraiment, face à des mastodontes tels que EDF, GDF Suez qui tiennent le haut du pavé, forts des moyens en tous genres que leur donnent leurs milliards d’€ de revenus et de leurs connexions étroites, quasi osmotiques, avec les instances politiques et administratives nationales et régionales ?

Pourtant, nous ne pouvons pas abandonner, pour deux raisons majeures :

•    D’une part, comment se résigner, pour nous et nos enfants, à devoir vivre un jour comme les Japonais aujourd’hui, le compteur Geiger à la main, masqués, calfeutrés chez eux : tout est cause de soupçons affreux, la nourriture, la moindre sortie en plein air (voir la série « récits de Fukushima » sur ARTE)… Et les cas de cancer de la thyroïde se multiplient chez les enfants, à tel point que les autorités ont décidé de ne plus rendre publiques les statistiques épidémiologiques. C’est la double peine : les maladies effroyables, sans limite dans le temps, et la mise à bas du système énergétique. Pourtant certains aujourd’hui jugent ce risque moins grave que la mort lente par les insuffisances respiratoires et également les cancers provoqués par les énergies fossiles. Ne doit-on pas chercher à éviter l’un et l’autre, sans pour autant retourner à l’âge des cavernes ?

•    Mais d’autre part, le combat n’est pas sans espoir, et nous avons heureusement quelques succès qui se dessinent, et non des moindres. Le remplacement des énergies fissiles et fossiles ne peut se faire du jour au lendemain. C’est une question de volonté politique s’inscrivant dans la durée : il faut donc en juger les résultats dans la durée. De 2000 à 2013, l’Allemagne a réduit de 43% sa production d’électricité nucléaire, de 2% sa production d’électricité à partir du charbon et du lignite, pendant que la production d’électricité augmentait de 9%, et celle d’électricité renouvelable de 288% (multipliée par près de 4). De même, le Portugal a tiré en 2013 près de 70% de son électricité des énergies renouvelables et compte être à 100% en 2017. Ce ne sont que des exemples emblématiques de ce qui se passe dans le monde entier, et finira aussi par arriver chez nous. En dix ans, la part du nucléaire dans la production électrique mondiale est passée de 17 à 12%. On ne peut encore hélas en dire autant pour la part des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel), qui représentent toujours les deux tiers de la production électrique et qui ont assuré la plus grande partie de la formidable croissance de la consommation, mais les courbes s’inversent. 

Il importe donc de se préparer, malgré les vents contraires que font souffler ceux qui cherchent à pérenniser des situations qu’ils considèrent comme acquises ; profitons de tout l’espace, quoique parfois bien maigre, qui nous est laissé. Quand surviendra l’inévitable changement de cap, ceux qui auront seulement réussi à bien se préparer auront un avantage considérable, face à la ruée désemparée de tous ceux qui n’auront rien fait. C’est la ligne éditoriale de notre lettre : aider chacun, à tout niveau, à prendre résolument en main sa transition énergétique, en mettant à disposition des informations non diffusées et en activant échanges et témoignages d’expériences.

L’énergie juste !

le site énergéthiques 

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