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samedi, 10 janvier 2015

La baisse du pétrole pour nous asservir.

Les liens de la dépendance.

     Nous n’allons pas, bien sûr, nous lamenter sur la chute inattendue des prix du pétrole. Comme tout le monde, nous en profiterons jusqu’au bout (car il y en aura un), mais pas au-delà. Noël est encore là, mais nous avons passé l’âge de croire au Père Noël. Tout de suite, les bonnes âmes qui nous gouvernent dans tous les domaines crient au redémarrage de la croissance, ce nirvana de la société occidentale, et à la disparition du peak oil. Quelle tromperie ! Et de quelles désillusions sera-t-elle porteuse ! Parce qu’en fait, loin d’être une libération, cette chute du prix de la matière première numéro un dans le monde n’est que la conséquence de la guerre intense que se livrent ceux qui la détiennent pour assurer leur domination, voire leur monopole, après élimination de leurs concurrents. Et ensuite, dans six mois, si finalement tous s’entendent (sur notre dos), ou dans deux ans, s’il faut vraiment des morts, tout reprendra de plus belle, soyez en sûrs. L’heure ne sera plus au Père Noël, mais aux pleurs et aux grincements de dents, dans des liens de dépendance encore plus serrés, parce qu’aucune perspective de concurrence « libérale » ne sera plus en vue.

     C’est ce qui est déjà arrivé à plusieurs reprises, entre les chocs pétroliers et les contre-chocs qui ont suivi. Peu à peu et de diverses manières, ont été éliminés tout un tas d’acteurs qui cherchaient à jouer « perso » : l’Iran, l’Irak, le Venezuela. Aujourd’hui, c’est le tour de la Russie et des pétroles non conventionnels (pétrole de schiste, de l’Arctique, des fonds océaniques etc.) C’est un modèle universel, qui vaudra aussi pour le gaz naturel et pour l’uranium (aujourd’hui défendu, à l’étranger, par nos forces armées), le moment venu.

     Et, à chaque fois, les pays faibles préfèrent se « goinfrer », se jeter sur une consommation immodérée et oublier les voies de la saine raison qui voudraient que les temps plus faciles soient mis à profit pour préparer le retour des temps d’airain. Après 1973 et 1979, notre pays s’est mis au travail pour réduire sa dépendance, puis, quand la bise fut passée, se dépêcha d’abandonner les efforts. Nous y sommes de nouveau, et, bien entendu, en ces temps de disette financière, tout le monde prendra argument de cette aubaine inespérée pour relâcher les efforts et projets qui ont tant de mal à s’installer. Et dans deux ans, année électorale chez nous, il sera juste temps de refiler la patate chaude au suivant, comme d’habitude. Sauf que là, avec notre état de santé économique et sociale, c’est plutôt d’un sac de patates chaudes qu’il va être question.

     Les pays forts, où on ne triche pas sur les prix de l’énergie, ont depuis longtemps engagé les efforts pour atteindre une véritable indépendance énergétique. Ils savent pourquoi, ils savent que c’est dur et ils ne veulent pas, pour quelques années d’ivresse (?) illusoire compromettre des années de labeur.

     Notre problème est que nos prix de l’électricité sont très subventionnés par nos impôts, entretenant, à grands coups de rapports de la cour des comptes et autres, la fiction d’une électricité bon marché : on ne peut, à cause de ça, parvenir à justifier aucun investissement d’économie, et, si d’aventure on essayait de profiter de la baisse temporaire des prix du pétrole pour dégager des moyens financiers , il y a tout à parier que cela servirait d’abord à boucher d’autres trous béants de notre économie, comme la fameuse protection sociale. Remarquez que cela peut aussi se faire au niveau individuel, à condition que l’ambiance soit là…

     Comme cela semble sans solution, c’est à chacun, à son niveau, à prendre ses responsabilités, en espérant que les politiques et dispositions fiscales et légales ne viendront pas anéantir les efforts locaux ou individuels.

     Mais, même au pic de l’hiver, il fera jour demain, c’est l’espérance de Noël : encore une fois, à nous de nous préparer en mettant en œuvre les bonnes démarches et en faisant les bons choix. Nous serons là en 2015 pour vous y aider.

L’énergie juste !

Editorial de Marc Théry

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